Connaissez-vous la médaille d'honneur des épidémies ?
Si elle a refait parler d'elle en 2020 suite à l'épidémie de Coronavirus, sachez que cette médaille existe officiellement depuis 1885. Il s'agissait d'une distinction honorifique décernée aux personnes qui s'étaient fait remarquer par leur dévouement lors de l'épidémie de choléra de 1884. Par la suite, elle a servi à récompenser toute personne qui s'était illustrée par son dévouement au cours d'une épidémie.
Mais il faut remonter à 1819 pour trouver la première médaille destinée à honorer les efforts consentis face à une épidémie. C'est la ville de Marseille qui, à l'époque, avait tenu à rendre hommage aux édiles de la ville pour avoir mis en place des procédés destinés à tenir à distance de la ville l'épidémie de peste qui sévissait alors à ses portes.
Par la suite, c'est la ville de Paris qui institua cette récompense en 1832. Le choléra avait suscité de tels actes de dévouement que la ville avait décidé de remettre une distinction aux soignants et aux personnes qui s'étaient bénévolement illustrées dans la lutte contre le choléra.
Au début, les médailles n'avaient pas de ruban parce qu'elles n'étaient pas destinées à être portées. En 1884, de bonne taille, elles étaient remises dans des écrins aux couleurs distinguant leur grade :
l'écrin rouge pour la médaille de bronze,
l'écrin vert pour la médaille d'argent,
l'écrin bleu pour la médaille de vermeil.
La plus haute médaille était en or, et il existait également une sorte de diplôme qui pouvait être décerné sans médaille, pour une reconnaissance moindre.
Sur le revers de la médaille était gravé, dans un cartouche, le nom du récipiendaire.
Ci-dessous, la médaille qui fut remise en 1915 à Léontine Louise Gesnouin, en religion Sœur Sainte Anne des religieuses, du Sacré Cœur de Coutances. Née en 1861, elle était infirmière à l'hôpital complémentaire 25 à Valognes. Chargée depuis septembre 1914 du service des grands blessés et des contagieux tétaniques et typhoïdiques, elle finit par contracter une paratyphoïde grave au chevet de ceux-ci. Après deux mois d'interruption, elle reprit ses fonctions jusqu'en août 1917 (source : cheminsdememoire.gouv.fr).
La médaille d'honneur des épidémies a été remise par le ministère du commerce (en 1832), le ministère de la guerre (à partir de 1892), le ministère de l'Intérieur (1900), le ministère de la marine (1909) et par le ministère des colonies (1927).
En 1962, elle fut supprimée et remplacée par la médaille d'honneur du service de santé des armées. Dès lors, elle ne fut plus attribuée qu'à des militaires.
Il y a trois ans, devant l'abnégation et le courage manifesté par certains face à l'épidémie de COVID-19, l'Assemblée Nationale avait voté une proposition de loi visant la création d'une médaille d'honneur des épidémies afin de « reconnaître les mérites, spécifiques, des personnes de tous statuts, militaires ou civils, qui se sont particulièrement distingués par leur dévouement pendant les maladies épidémiques. »
« […] L’actuelle crise que nous connaissons, met en première ligne de nombreuses personnes, de toutes catégorie, qui luttent avec acharnement contre la pandémie du COVID 19 au profit de leurs concitoyens. Il apparaît légitime de pouvoir reconnaître leur engagement et leur dévouement. (proposition de loi n°2796 du 7 avril 2020).
Finalement, en septembre 2023, il fut annoncé que la « médaille de l’engagement » ne serait pas attribuée compte-tenu de la complexité des modalités de sa délivrance.
Il y a, dans toutes les familles, des médailles de toutes sortes qui ont été obtenues par quelques-uns de nos ancêtres : médaille du travail, médaille militaire, Légion d'honneur, etc.
De quelle nature sont les vôtres ?
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