Le passeport est un document qui existe depuis le XVème siècle puisqu'il en est fait mention sous le règne de Louis XI, à qui on en attribue d'ailleurs la paternité dans l'édit de Lucheux du 14 juin 1464 qui instituait une poste royale : «... Lesdits maistres seront tenus, & leur est enjoint de monter sans aucun délay ni retardement, & conduire en personne, s’il leur est commandé, tous et chacuns les courriers & personnes envoyées de la part dudit seigneurs ayant son passeport & attache du grandmaistres des coureurs de France, en payant le prix raisonnable, qui sera dit cyaprès ».
Il s'agissait d'un billet nominatif accordé aux messagers du roi qui leur garantissait la libre circulation jusqu'à la destination indiquée dessus.
L'usage du « passe-port » s'est répandu, du XVème au XVIIIème siècle, avec la multiplication des échanges.
Dans les premiers temps de la Révolution, en 1790, les passeports furent supprimés au nom de la liberté de circulation. Mais ils furent rapidement rétablis pour les étrangers puis, à partir de 1795 apparurent les « passeports pour l'intérieur ».Le décret du 10 vendémiaire de l'an IV stipulait que « nul individu ne pourra quitter le territoire de son canton, ni voyager, sans être muni et porteur d'un passeport signé par les officiers municipaux de la commune ou administration municipale du canton. »
Ce document perdura jusque dans les années 1860, époque où il disparut peu à peu face à l'essor du chemin de fer et à l’augmentation considérable du nombre de voyageurs.
Ci-dessous le passeport pour l'étranger obtenu par Ambroise LESERRE (né Ambroise Mellon LESERRE), né le 22 octobre 1814 à Saint-Jean Froidmontel (Loir-et-Cher), fils de Marin (1765-1827) et de Marie Jeanne ROBERT (1776-1833), lorsqu'il voulut aller s'établir en tant que serrurier à La Nouvelle-Orléans, en 1848.
On y apprend qu'il habitait à Bordeaux , au n°32, rue du pont de la Mousque. (il n'y habitait pas en 1841 ni en 1851 : peut-être s'est-il bel et bien établi à la Nouvelle-Orléans).
Outre sa taille (il mesurait 1m66), on peut y lire sa description physique (cheveux et sourcils châtains, nez petit, barbe châtain, visage ovale, front couvert, yeux bleus, bouche petite, menton rond, teint ordinaire) et un trait caractéristique susceptible de le faire reconnaître : il était décrit comme « fortement gravé ».
Certains des passeports désignaient également le nom du bateau que le porteur allait prendre.
En généalogie, c'est une aubaine : après, il n'y a plus qu'à rechercher la liste des passagers du navire lorsqu'elle existe.
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